19 mars 1962 - Fin de la guerre d'Algérie

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19 mars 1962 - Fin de la guerre d'Algérie

Le 19 mars 1962, après huit années d'une guerre sanglante sont enfin signés les accords d’Évian. Le bilan est lourd : des dizaines de milliers de morts et de blessés côté français, des centaines de milliers côté algérien, dont une immense majorité de civils.

La guerre d’Algérie n’a pas commencé le 1er novembre 1954, mais le 14 juin 1830, lorsque les premiers soldats français d’un corps expéditionnaire puissant mirent le pied sur la terre de ce pays. Les conquérants se sont immédiatement heurtés à une résistance. Et, par la suite, les insurrections, locales ou régionales, n’ont plus cessé, la dernière, en mai 1945 fut sauvagement réprimée dans le sang.

En novembre 1954, un mouvement auparavant inconnu, le FLN, prend l’initiative d’une insurrection. La France officielle ne comprend pas ce qui est en train de se passer. La formule « L’Algérie, c’est la France » remplit les discours officiels et les colonnes des journaux. La réponse va de soi : la « fermeté » éliminera vite cette « poignée de rebelles ».

Malgré les dénégations officielles, c’est bel et bien une guerre coloniale de la pire espèce qui vient de commencer. Dès ce moment sont mis en place les moyens proprement inhumains de terroriser non seulement les combattants, mais toute la population, considérée comme complice, donc coupable : ratissages, arrestations, usage de la torture, évacuations de villages entiers et regroupements de force des populations civiles, bombardements au napalm.

Les gouvernements de la IVe République qui se succèdent adoptent, avec des nuances, la même politique. Devant les piétinements de ces gouvernements, de Gaulle attend son heure. En mai 1958, il revient au pouvoir en préservant, certes, les apparences de la démocratie, mais ce sont bel et bien les factieux qui l’ont porté au pouvoir.

La légende dorée gaulliste l’a par la suite présenté comme un décolonisateur lucide. En réalité, le général a été porté au pouvoir par la mouvance Algérie française, puis a tout fait, durant les premiers mois, pour détruire toute résistance militaire de l’Armée de libération nationale.

De Gaulle n’a pas été celui qui a « accordé » l’indépendance à l’Algérie : il l’a tout au plus accompagnée. Nuance. L’attachement de plus en plus affirmé du peuple algérien à l’indépendance fut donc, incontestablement, le facteur premier de la défaite du colonialisme.

Un autre facteur entra en jeu : l’opinion française : elle a progressivement accepté, compris et enfin exigé le droit à l’indépendance de l’Algérie. Les premières manifestations étaient, tous les témoins le disent, maigrelettes. Mais progressivement les partisans de la paix ont marqué des points, conquis des consciences, organisé la protestation.

Le 19 mars 1962 sont enfin signés les accords d’Évian qui mettent fin à huit années de guerre sanglante. Le bilan est lourd. Un traumatisme persistant pour les deux sociétés. Le développement d’un racisme anti arabe, qui certes existait déjà avant 1954, dans les profondeurs de la société française…

Où était l’intérêt réel des peuples d’Algérie et de France entre 1954 et 1962 ? Dans la perpétuation de la guerre atroce, de la torture, des viols, des ratissages, pratiques couvertes par la majorité des dirigeants politiques français ? Ou dans la recherche patiente du dialogue, dans le refus du déchaînement de la violence ? Poser la question aujourd’hui paraît presque incongru.

19 mars 1962 - Fin de la guerre d'Algérie
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