Arrêtez d'appeler le 1er Mai "Fête du travail" !

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Arrêtez d'appeler le 1er Mai "Fête du travail" !

Pourquoi continuer à qualifier le 1er mai de "Fête du travail", dénomination imposée par le régime de Vichy ? Il convent d'employer l'expression de "Journée internationale des droits des travailleurs".

Voici un extrait de texte publié par Georges Séguy dans son livre : "1er Mai, les 100 printemps" publié en 1989.

1940-1944 : Une tragique épreuve

(…) Pétain impose une « Charte du travail, répudie la lutte des classes, le socialisme, interdit la grève et exalte « la paix sociale »

Le vieux maréchal félon, fasciné par la manière dont Hitler et  Franco ont réglé la question du 1er Mai, décide lui aussi de l'officialiser à sa façon non sans exploiter cyniquement le fait que le 1er mai coïncide avec la Saint-Philippe, sa propre fête. À l'occasion du 1er Mai 1941, il est donc décidé par une loi contresignée de Belin que désormais le 1er Maï sera la « fête du travail et de la concorde sociale ». La loi stipule que : « Ce jour sera chômé sans qu'il en résulte une diminution de salaire. Dans le cas où le travail ne pourrait être interrompu, les travailleurs bénéficieront d'une indemnité compensatrice à la charge de l'employeur. La moitié du salaire ou de l'indemnité compensatrice sera, dans des conditions fixée par un arrêté du secrétaire d'État du Travail, versée au secours national, à titre de souscription ouvrière. » Cette dernière phrase jugée maladroite et abusive par nombre de conseillers politiques - y compris dans les milieux patronaux qui n'en demandaient pas tant – fut finalement abrogée.

Tout fut fait pour vider le 1er Mai de sa substance sociale, de son contenu révolutionnaire, pour le rattacher aux vieilles coutumes, aux fêtes religieuses, et surtout pour en faire un sommet d'idolâtrie envers « le Maréchal », parades militaires à la clé.

Inaugurant le 1er Mai « nouvelle formule », Pétain prononce un discours à Commentry pour louer les vertus de la « Charte du travail », et prôner la collaboration des classes au sein de « l'Ordre nouveau » qu'il personnifie.

Dans l'ombre de la clandestinité, les syndicalistes immunisés contre le virus pétainiste poursuivent le combat, fidèles aux traditions d'honneur et de dignité du mouvement ouvrier français. Ils se chargent, par exemple, d'éditer et de diffuser la Vie ouvrière clandestine, ainsi que des tracts, parfois simplement manuscrits, avec la mention « reproduire et faire circuler », qui entretiennent en ce 1er Mai consternant la flamme de la lutte des classes et de la solidarité ouvrière internationale contre le fascisme. Ces manifestations de résistance à l'occupant et à ses valets vichyssois contribuent à relever le moral des travailleurs, tombé bien bas par suite des événements que ceux-ci viennent de traverser et de la terrible confusion qui règne sans les esprits. (…)

 

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